Cette peinture illustre une tradition agraire aujourd’hui disparue, pratiquée par les gardians de Camargue. Jusqu’à la fin du XIXe siècle, les juments des manades (troupeaux de chevaux demi-sauvages) étaient utilisées pour le dépiquage des céréales. Le dépiquage animal se pratiquait le plus souvent en plein champ sur une «aire» ou «place» de terre battue, sur laquelle on amenait les gerbes. Les chevaux étaient alors guidés par un conducteur debout au centre de l'aire. Armé d'un fouet, le conducteur faisait tourner les animaux. Alors que dans le dépiquage traditionnel, les chevaux étaient attachés deux à deux, Rosa Bonheur montre des chevaux libres, tournoyant et bondissant sous l'impulsion du fouet.