L'avis d'un expert de la fauconnerie à cheval : témoignage d'Henri Desmonts, 2012 (part2)
II est plusieurs disciplines équestres où la légèreté est un avantage capital, la fauconnerie à cheval en est un.
Quand je pense à un cheval pour chasser au vol, je m’interroge en premier lieu sur sa vue et sur sa réactivité aux stimuli visuels : s’il grimpe aux arbres lorsqu’un faucon bat des ailes à une dizaine de mètres, il y aura beaucoup de travail pour le désensibiliser ; si, au contraire il continue à mastiquer tranquillement son grain alors que vous faites se débattre un oiseau au dessus de sa tête, vous avez là un candidat sérieux.
Au cours de la journée, vous aurez à mettre pied à terre et remonter plusieurs fois en selle : moins le cheval sera grand, plus cela sera facile.
La troisième qualité nécessaire est la franchise et la sûreté de pied. Si votre futur cheval de chasse bronche à chaque pas, s’il se couche dans les tournants, si le passage d’un fossé déclenche une crise, vous avez du pain sur la planche.
Ceux qui se voient quitter leur logis faucon au poing et montés sur leur cheval préféré, sans autre compagnie, s’exposent à quelques déconvenues, tout au moins si leur but est de voler et faire prise.
Un minimum de deux chevaux est indispensable, l’un pour le fauconnier, l’autre pour un « écuyer » chargé de tenir en mains les chevaux lorsque le faucon a fait prise dans un endroit où l’on ne peut aller qu’à pied : jardin, cultures, fairway ou green d’un terrain de golf. Il ne faut toutefois pas excéder cinq ou six chevaux, tant pour les relations publiques que pour la sécurité des faucons.
Une voiture suiveuse, qui pourra transporter les faucons de relais, et permettra de retrouver un oiseau qui se sera mis en mode « migration » est tout aussi indispensable.
Image :
Henri Desmonts et son cheval Jim en action de chasse