« Les charrettes anglaises et les paniers attelés de poneys microscopiques et conduits par les mains délicates des plus jolies femmes de Paris descendent au petit trot la chaussée du milieu […] Rien d’amusant à voir comme ces réductions d’équipages, la plupart excessivement soignés, véritables jouets d’enfants par la dimension et par le plaisir qu’ils donnent à leurs conductrices. Le cart à deux roues en bois verni, traîné par un cheval à l’état embryonnaire, est plus particulièrement employé par les personnes habituées à donner preuve d’indépendance, qui ont soin de n’emmener aucun groom. Excellent véhicule pour celles qui ont des explications à demander aux cavaliers isolés, et ne veulent pas initier leur livrée à certaines conférences quotidiennes, mais secrètes […] Les jeunes mères de famille ont une préférence marquée pour le poney-chaise, qui leur permet d’emmener, à défaut de leur mari, un ou plusieurs de leurs héritiers. C’est la seule voiture déjà sérieuse qu’il soit agréable de voir conduire à une femme : elle y est assise et non juchée ; deux poneys assez vifs pour qu’elle ait à laisser deviner son adresse, et assez légers de bouche et d’allures pour qu’on ne sente pas le travail des mains et des bras ; il y a alors proportion entre l’attelage et les forces qu’on suppose à une femme »
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Charrette anglaise, dessin par Vallet, 1893, Le Figaro illustré, mai 1893
Musée national de la voiture et du tourisme, Compiègne © RMN-Grand Palais / Gérard Blot