© C. Degueurce - Musée Fragonard de l’École nationale vétérinaire de Maisons-Alfort
L'opérateur appliquait la flamme sur la veine préalablement gonflée par une compression. La flamme devait être tenue délicatement, à la façon d’une plume. Puis le praticien frappait le dos de la lame au moyen d'un long maillet de bois, si bien que la peau et la paroi de la veine étaient traversées dans un même temps. Le retrait de la lame ouvrait la brèche et provoquait l’effusion de sang. Quand le praticien avait considéré que suffisamment de sang avait été évacué, il rapprochait les lèvres de la plaie, implantait une épingle, arrachait quelques crins qu’il imbibait de sang ou de salive pour les rassembler, et liait l’ensemble par un nœud dit « de saignée ». L’animal était maintenu immobile quelques heures après l’opération. L’épingle était retirée six à huit jours plus tard. La saignée n’était pas sans risque. La flamme pouvait percuter l’artère carotide commune, entraînant la formation d’un énorme hématome, voire la trachée. Les phlébites et thromboses étaient courantes. Enfin la spoliation sanguine pouvait hâter la mort du patient.